Pour un monde sans exclusion

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«Depuis sa création en 1969, Le Cri, Mouvement laïc et citoyen, agit pour ‘crier’ avec les personnes qui veulent faire reconnaître leurs droits et leur dignité. C’est pourquoi Le Cri n’est pas un sigle, mais le nom du verbe crier. Le Cri estime que la pauvreté, la précarité, le chômage et les multiples formes de souffrance et d’exclusion qui en découlent ne sont pas des fatalités. Le Cri affirme que ces atteintes à la dignité humaine sont en contradiction flagrante avec les termes de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme (préambule § 1 et 5 et art. 1, 4 et 5) et les Conventions qui s’y rattachent.» (Préambule de la charte du Mouvement Le Cri)

Le Cri est un Mouvement national agréé Mouvement d’éducation populaire. Créé à Dijon, il est représenté en France dans une dizaine de départements et édite un magazine trimestriel, Cri-Informations.

Le Cri lutte contre l’exclusion, avec deux axes prioritaires d’intervention : la prison et la prostitution. Mais depuis sa création, la société a évolué. Dans l’esprit de ses fondateurs, il réagit aussi aujourd’hui contre les injustices et les atteintes à la dignité que sont : la maltraitance, la toxicomanie, la pédophilie, l'inceste, la rétention ou l’expulsion des sans-papiers... formes actuelles et médiatisées de violence et d’enfermement.

Le Cri agit sur les causes :
- en partenariat avec d’autres Mouvements et Associations à buts similaires ou très proches. Son but est de lutter pour la disparition du système prostitutionnel et du système carcéral;
- par l’information et la sensibilisation de l’opinion publique;
- par l’interpellation des pouvoirs publics.


PHILOSOPHIE DU MOUVEMENT 
ET SENS DE LA DEMARCHE

Dessin de Müss
La délinquance, la violence, la pratique prostitutionnelle et leurs développements sont ancrés dans l’exploitation de l’homme par l’homme et dans des rapports de domination. Des conditions défavorables de vie, de logement, d’éducation, de vie affective et sexuelle... aggravent ces risques.

De ce point de vue, la lutte contre la prostitution s’inscrit dans le cadre global des actions menées pour le respect de la dignité humaine et contre les exclusions.

La lutte contre les mécanismes et les conditions objectives de production de ce risque se fonde sur l’idéal d’une transformation sociale, par le passage d’une culture de profit à une civilisation de promotion, d’épanouissement et d’accomplissement de l’être humain, tant sur le plan individuel que collectif.

La sexualité humaine est une des capacités de chacun à inscrire ce qu’il a de singulier dans l’espace collectif. Elle est au coeur de ce qui signe notre humanité. Les enfermements sexistes, vulgaires et pornographiques la réduisent trop souvent à ses seules fonctions biologique et génitale.

L’édification d’une civilisation de l’"Humain" est basée sur le développement harmonieux des multiples potentialités des individus : intelligence créative, capacité à communiquer et à tisser des relations inter-personnelles et affectives dans le cadre du respect fondamental de la dignité de l’autre.

Les progrès réalisés et les avancées importantes acquises au fil de l’histoire de l’humanité démontrent et alimentent le réalisme de notre démarche.

Pensées et avancées abolitionnistes

L’abolitionnisme est défini par les dictionnaires comme une doctrine tendant à l’abolition, c’est-à-dire l’abrogation ou la suppression, d’une loi ou d’un usage.
Le Cri s’oppose à ce qui met à mal les droits humains. Il lutte pour l’amélioration des conditions de vie des personnes victimes d’exclusion. Il agit pour la prévention des violences qui sont source de délinquance et d’oppressions. Le Cri travaille aussi à la modification ou, à terme, à la disparition de certaines coutumes, d'états de faits, législations et à l'évolution des institutions. Il réfléchit et agit, en priorité, sur le phénomène prostitutionnel et sur le système judiciaire et carcéral.

I - Abolitionnisme du système prostitutionnel
Ainsi, voulant un monde libéré de l’exploitation sexuelle, immense source de souffrance, Le Cri lutte pour l'application de la législation «abolitionniste» du système prostitutionnel.
En effet, dans le monde, ce système relève de différents modèles de lois : prohibitionniste, réglementariste, abolitionniste ou néo-abolitionniste.
La législation française est abolitionniste, selon l’Ordonnance du 25 novembre 1960 relative à la lutte contre le proxénétisme, appliquant la Convention du 2 décembre 1949 pour la répression de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui (ONU, Droits de l’Homme), avec la création de SPRS, Services de prévention et de réadaptation sociale.
Par ces lois, la prostitution en France n’est pas interdite, seulement son organisation :
- les personnes prostituées ne devraient pas être poursuivies mais considérées comme des victimes légales, protégées et réinsérées; ce qui est peu appliqué!
- les réseaux de proxénétisme subissent des atteintes ponctuelles;
- on ne parle pas du client.
Par la loi pour la Sécurité intérieure de mars 2003 (art.18 et 50), le racolage passif des personnes prostituées est passible de poursuites ainsi que le racolage actif de la personne prostituée et du client. En pratique, il n’y a pas de poursuite des clients. Mais, par la pénalisation des personnes prostituées, ces lois contredisent la législation abolitionniste antérieure, toujours en vigueur!


II - Par rapport au système judiciaire et carcéral
Le Cri pense qu’une société doit préférer un système humain de justice et de sanctions pénales. Il s’élève contre la politique du «tout carcéral» et l’incarcération des mineurs dans des EPM, établissements pénitentiaires pour mineurs.
Le système pénitentiaire est donc un axe des préoccupations du Mouvement. Le Cri a constaté que la prison n’est pas une sanction dissuasive. Il préconise le recours aux sanctions alternatives à la privation de liberté.
Dans cette attente, il lutte pour le respect de la dignité et des droits des personnes détenues alors que le nombre des incarcérations et la nature des prisons s’aggravent, et que de nouvelles prisons se construisent.
Le fonctionnement de la justice présente des carences dues par exemple à un manque de moyens. Ces manquements allongent la détention préventive, aggravent les conditions de vie des personnes détenues et contribuent à détruire des personnes.
 
Autres législations du système prostitutionnel
Législation prohibitionniste. Exemple : les Etats-Unis d’Amérique. La loi interdit la prostitution. Sont pénalisables : les personnes prostituées, les proxénètes et les clients. Son application n’est pas probante.
Législation réglementariste. Exemple : Pays-Bas, Allemagne, des provinces espagnoles. La loi organise le système prostitutionnel. Les proxénètes sont des entrepreneurs, les personnes prostituées sont théoriquement des personnes comme les autres bénéficiant de droits sociaux. La réalité nous paraît autre : ce système favorise la prospérité des proxénètes, le développement de leur pouvoir et la bonne conscience des clients. Les personnes prostituées demeurent discriminées, notamment les nombreuses étrangères.
Législation néo-abolitionniste. Exemple : la Suède qui pénalise le client. L’effet semble être le recul du système prostitutionnel dans ce pays.
 
Réalisme et utopie
Certains pensent parfois que l’abolition du système prostitutionnel -institution mafieuse ou officialisée par le réglementarisme- n’est pas une idée réaliste. Pourtant d’autres utopies se sont imposées dans l’Histoire : l’esclavage a été aboli, même s’il persiste dans certaines régions du monde.
La peine de mort a été abolie dans bien des pays et en France, en 1981.
Dans les prisons, les QHS, quartiers de haute sécurité, ont disparu.
Il est permis d’espérer et d’écrire que «l’abolition du système prostitutionnel est possible».

Un monde sans prostitution est possible

La prostitution comporte trois acteurs :
- la personne prostituée,
- le proxénète, les réseaux,
- le client-prostitueur

Ne dites pas : «Tant qu'il y aura des prostituées»,
mais : «Tant qu'il y aura des clients-prostitueurs».

De plus en plus de personnes, piégées par le système prostitutionnel, deviennent sources de profits énormes pour les proxénètes et les trafiquants, avec l'implication des clients-prostitueurs et la complicité de la société : les pouvoirs publics, certains médias et l'opinion publique.
Des enfants, des adolescents sont abîmés par la pornographie et maltraités par l'inceste, les abus sexuels, la pédophilie... ce qui en fait des proies faciles pour le tourisme sexuel et autres réseaux prostitutionnels.

Rester passif, c'est admettre l'inacceptable.

Le Mouvement Le Cri résiste et agit : 
 - il affirme que la prostitution ne peut être un métier, s'oppose à sa réglementation et travaille à l'abolition du système prostitutionnel;
- il agit pour la prévention du risque prostitutionnel et contre toutes les formes de violence, en y associant des victimes;
- il exige des pouvoirs publics la mise en place, aux plans national et international, des moyens efficaces de lutte contre les circuits mafieux, le secret bancaire et les paradis fiscaux.

Le Cri affirme le caractère inaliénable du corps humain.
«(...) la sauvegarde de la dignité de la personne humaine contre toute forme d'asservissement et de dégradation est un principe à valeur constitutionnelle.»
(Conseil constitutionnel - décision n° 94-344 du 27 juillet 1994)


Une analyse

L'exploitation sexuelle souligne des rapports de domination : homme-femme, adulte-enfant, fort-faible, etc... Il n'y aura pas d'égalité entre homme et femme ni d'équité entre pays riches et pays pauvres tant que l'industrie du sexe existera.

Le Cri dénonce les trafics et l'industrie du sexe qui peut faire de chacun de nous :
- un-e prostitué-e, un-e prostituable ou un-e prostituant-e;
- un-e client-e de la pornographie;
- un-e pédocriminel-le;

Le Cri affirme que la prostitution est une violence et non un choix délibéré. La légalisation de la prostitution valide une atteinte à la dignité humaine, est une hypocrisie et dispense de s'interroger sur les causes du système prostitutionnel.

Le Cri affirme que la pornographie est porteuse de violence et anti-éducative. Elle focalise sur des parties du corps, sans prendre en compte la totalité de la personne.

Le Cri refuse un système économique qui vend le corps humain et n'hésite pas à exploiter la misère des personnes et des peuples.

Le Cri veut une alternative au système libéral mondialisé, qui broie les êtres humains pour des profits croissants.

Le Cri veut concourir à bâtir une société où l'être humain sera premier, en améliorant la qualité des relations entre personnes, ethnies et peuples, dans un environnement sain.


Des propositions

Le Cri lance un appel :
- aux hommes clients-prostitueurs pour «qu'ils n'aillent plus jouir dans le ventre des esclaves», selon l'expression d'un conseiller municipal de Nantes.
- à tous ceux qui sont tentés par l'utilisation de jeunes, d'enfants ou de bébés pour leur plaisir sexuel, le passage à l'acte constituerait un fait de pédocriminalité.
- aux citoyen-nes pour qu'ils boycottent l'industrie de la pornographie qui avilit.
- à ceux et celles qui ont un rôle d'éducation et à tous les citoyens pour qu'enfants et jeunes apprennent à mieux se connaître, à se respecter, à s'enrichir des différences de l'autre et des autres pour vivre aujourd'hui et demain libres et égaux.
- aux femmes et hommes politiques ou en responsabilité pour, d'une part, qu'ils soient attentifs aux personnes les plus vulnérables et tiennent compte de leurs paroles et pour, d'autre part, qu'ils développent une vraie solidarité entre Etats, afin que chaque être humain puisse vivre décemment dans son pays.


Le Cri demande le respect des Conventions, ce qui implique :
- la modification de l'article 50 de la Loi pour la Sécurité intérieure du 18 mars 2003 par l'abrogation de l'article 225 10-1 du Code pénal au double motif que ce dernier, d'une part, incrimine à nouveau "le racolage passif" et, d'autre part, sanctionne tout racolage actif et passif en tant que "délit", à savoir par "deux mois de prison et 3 750 euros d'amende". Quant aux personnes étrangères, déplacées en vue de la prostitution, la législation française relative à la lutte contre l'immigration ne leur permet pas de bénéficier des dispositions de protection prévues, pour elles, par la Convention de l'ONU (art. 18 et 19);
- un plan d'urgence pour les personnes voulant se libérer du système prostitutionnel, avec l'application effective de l'Ordonnance n° 60-1246 du 25.11.1960, afin de leur assurer une alternative fiable et l'accès effectif à tous les droits universels;
- l'application de la Convention du Conseil de l'Europe sur la lutte contre la Traite des êtres humains, STCE, série des traités du Conseil de l'Europe, n° 197;
- la mise en oeuvre au plan national d'une véritable politique de formation et d'éducation à la santé, à la sexualité, à l'égalité hommes/femmes en direction des jeunes et des adultes, nécessitant notamment des campagnes de sensibilisation de l'opinion publique;
- une incrimination du client-prostitueur non privative de liberté, assortie de mesures de conscientisation et de responsabilisation.

Des actions

Le Cri informe l'opinion publique et interpelle les Pouvoirs publics sur le phénomène prostitutionnel. Pour cela, des militants organisent des réunions d'information, des Campagnes de prévention contre les violences et les abus sexuels, comme par exemple : «Un enfant n'est jamais un partenaire sexuel».

Le Cri propose des outils de travail : son magazine trimestriel Cri-informations, des expositions, les actes d'Universités tels que : «Au marché du sexe, client qui es-tu?», les actes des différents colloques organisés par le CPL, Comité Permanent de Liaison des associations abolitionnistes, en 2003, 2006 et 2008.

Le Cri est partenaire de différentes Associations. Il participe aux Journées :
. pour les Droits des Femmes, le 8 mars;
. contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre;
. contre la pauvreté, le 17 octobre;
. pour les Droits des Enfants,
ainsi qu'à différents colloques et forums.
Il se mobilise avec la Marche mondiale des Femmes.

Le Cri est membre fondateur et la cheville ouvrière du CPL, qui coordonne les actions d'Associations abolitionnistes françaises.

Le Cri est membre de la Fédération abolitionniste internationale (IAF en anglais) qui oeuvre pour un monde libéré de toutes formes d'exploitation sexuelle. Cette ONGI, organisation non gouvernementale internationale, est représentée au Conseil de l'Europe avec un statut participatif.

Cf. bibliographie

Voir Actualités

Vers un monde sans prison


La prison n'est pas la voie incontournable menant à la nécessaire sécurité des citoyens.
L'enfermement carcéral est une réponse inadaptée à la délinquance.
La prison est trop souvent une «peine perdue» et non une «peine réparatrice».

Le Mouvement Le Cri interpelle l'opinion et les pouvoirs publics sur :
- les réalités carcérales,
- les alternatives à l'enfermement,
- le sens de la peine,
pour que la personne condamnée
redevienne demain un homme, une femme,
libre et responsable.


Une analyse
Le Cri est persuadé que la prison est aujourd'hui une réponse inadaptée à la délinquance car elle est :
- nocive : désocialisation, déresponsabilisation, rupture des liens familiaux;
- destructrice : humiliations, violences transformant le détenu en «victime», ce qui lui fait perdre le «sens de sa peine»;
- inefficace : voir les taux de récidive... et pas vraiment réparatrice pour la victime;
- illusoire, quant à la sécurité des citoyens.
Les prisons sont surpeuplées et les constructions actuelles n'y changent rien : la loi sur les peines-plancher, l'abandon des grâces présidentielles et le climat «tout répressif» ne font que remplir les prisons. Cette surpopulation est source de tensions, de violences et de promiscuité favorisant la récidive (environ 59%).
L'incarcération de personnes présentant des troubles psychiques n'est pas une réponse adaptée : elle ne fait qu'accroître leur pathologie et parfois leur dangerosité.
Le Cri déplore la création d'établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM) et la diminution des moyens de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Est-ce en prison qu'un jeune peut se construire et apprendre la vie?
La prison provoque de gros dégâts dans les familles qui se sentent stigmatisées et sont précarisées.

Des propositions
Développer la prévention par des moyens accrus pour assurer la sécurité (au bout du compte, elle est moins coûteuse pour la société que l'incarcération...)
- Limiter la détention préventive qui doit être l'exception (comme au Royaume-Uni). La prison ne doit être que «le dernier recours» et seulement pour quelques centaines d'individus dangereux.
- Recourir davantage aux peines alternatives, avec un suivi, comme le contrôle judiciaire et le travail d'intérêt général (TIG) contribuant à la socialisation de la personne condamnée et parfois à une réparation du préjudice causé à la victime.
- Recourir plus souvent aux aménagements de peine : semi-liberté, placement extérieur, placement sous surveillance électronique (PSE), libération conditionnelle (chiffres en baisse), sursis avec mise à l'épreuve... Ces mesures atténuent la désocialisation et diminuent les risques de récidive.
- Se donner les moyens de mieux préparer la sortie, en proposant des soins ou un accompagnement adapté en vue d'une meilleure réinsertion. Tout cela nécessite d'augmenter les effectifs du personnel socio-éducatif (Service Pénitentiaire d'Insertion et de Probation);  un agent pour 80 détenus en 2006 pour 84 en 2009 alors que le champ de leur mission s'est accru.. 
- Donner du sens à la sanction pénale en créant les conditions pour que, au-delà du jugement, la victime et le délinquant puissent se reconstruire. La mise en oeuvre des règles pénitentiaires européennes devraient permettre de progresser dans ce sens.

Des actions
Le Cri agit pour informer l'opinion publique et interpeller les Pouvoirs publics sur les problème de la prison, de la justice.
- Le Cri organise en partenariat des colloques, forums sur la prison et participe aux «Journées nationales prison», à la Campagne «Trop, c'est trop»...
- Des militants du Cri interviennent auprès de personnes détenues (visites, courrier, radios locales...) et participent à l'accueil et au soutien des familles.

Statistiques (administration pénitentiaire) au 1er  Mars 2019
Au 1er Mars 2019, en France, 82.854 personnes étaient écrouées, dont 71.037  incarcérées , ce qui représente à nouveau une augmentation du nombre de détenus (+1,8 %) depuis un an. Le nombre de places opérationnelles est de 60.867, 10.170détenus sont en surnombre , et 1.570 dormaient sur un matelas ( au 1/03/19) ...Et pourtant, le nombre de condamnés placés sous surveillance électronique a aussi augmenté :    10.935 au 1/03/19 . Le nombre de mineurs détenus (817) s'est accru à nouveau.

Magazine : CRI informations


Le Cri se définit avant tout comme un mouvement d'information et de prévention. Il veut :
- intéresser l'opinion et les organisations aux problèmes des personnes mises en marge;
- informer et agir sur les causes qui engendrent les marginalités;
- inciter à rechercher les moyens de prévention et de promotion collective; 
- interpeller les pouvoirs publics.


CRI informations est son magazine trimestriel d'information. Il s'adresse en priorité : aux militants du Mouvement, aux responsables politiques des départements (députés, sénateurs et maires), aux journalistes qui sensibilisent l'opinion publique et aux sympathisants des causes défendues.

Directeur de la publication : José Dillenseger. Rédacteur-en-chef : Bernard Clerc.

Dossier du n° 140, octobre-novembre-décembre 2010 : PRISON : La dernière grande muette ?


Sommaire du n°140 :
Ils ont dit... "Non à l'école-prison"... Les malades mentaux en prison... Retraite des personnes détenues... La prison et après?... A quoi sert la prison? Quel est le sens de la peine?...
Editorial : La prison, pour quoi? par Hélène Dupont
La balade du clandestin par Béatrix du Cercle du Silence 77
Je résiste, j'existe par Ziad Médoukh
Brèves envoyées par Le Cri 24 et Le Cri 86
Pour terminer l'année par Hélène Dupont
Dossier sur les Journées nationales prison : argumentaire du GNCP, Journées régionales à : Bayonne, Dijon, Périgueux, Poitiers et Toulouse.
Pour une France Arc-en-ciel par José Dillenseger
Sexualité : épanouie, débridée, marchandisée? par Arlette Recoquillon
Après la 3ème Marche mondiale des Femmes par Lilie Beaufils
A voir : Illégal et Gaza strophe - Palestine; A lire : le n° 135 de la revue Pouvoirs et L'autorité redécouverte
En couverture dos : poème ci-après Belleyme

BELLEYME *

En prenant le chemin de mes vies intérieures
L'au-dehors n'étant plus qu'une affaire à problèmes
Je me suis arrêté de vivre de mes peurs
En écrouant ma voix n'ayant pas su dire "je t'aime"
En entrant à Belleyme.

Furent dès lors ouvertes ainsi qu'un coffre-fort
Les portes sur un monde où je devais moi-même
Traduire chaque son de sa langue sonore
Son alphabet de clefs devenant théorème
Lorsqu'on apprend Belleyme.

Les serrures remplacent l'horaire des pendules
Déverrouillant les rêves, roulotte des bohèmes,
Attelés au cheval de l'esprit, cette mule,
S'emballant pour le peu que son cocher soit blême
Cauchemardant Belleyme.

Ayant mis des oeillères afin d'y voir devant
Protégé des mauvais "à côté" que vent sème
J'envisage un après ayant râté l'avant
Et si ma renaissance a droit à un baptême
Elle viendra de Belleyme.

Eric B. 28 avril 2010 - 15 heures

* Belleyme est le nom de la Maison d'Arrêt de Périgueux. L'auteur vit actuellement dans les bois... non loin de cette ville...

Pour recevoir un spécimen gratuit, écrire à Bernadette Caïs, 47200 - Mauvezin.

Possibilités d'abonnement, s'adresser à Bernadette Jacob, 23 rue Pierre Curie, 21300 - Chenôve.

Actualités




JOURNEES NATIONALES PRISON 2022










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PRISONS :          LETTRE AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

 

Mouvement National Le CRI.

Monsieur Le Président de la République Française,

Le Mouvement National Le CRI, réuni en Conseil National les 9 et 10 Avril 2022, vous interpelle sur la situation de l’enfermement et de la prison en priorité.

Notre Mouvement est abolitionniste de la prison depuis 1986. Cette posture a été pour nous le fruit d’un long cheminement avec une profonde réflexion et de nombreux débats.

En 2000 deux rapports de députés et sénateurs dénonçaient déjà que la prison était « La honte de la République ».

C’est pire aujourd’hui.

Enfermer des êtres humains à 2 ou 3 dans une cellule de 9 à 10 m2, mobilier, WC et lavabo déduits, il reste 4m2 d’espace vital, à peine plus d’1 m2 par personne.

Mme Dominique Simonnot Contrôleure Générale des Lieux de Privation de Liberté dénonce à son tour ce qui se passe entre autres à la Maison d’Arrêt de Seysses (près de Toulouse). A sa création, un surveillant était chargé de s’occuper de 53 détenus (ce qui est déjà beaucoup). Aujourd’hui il a sous sa responsabilité 150 détenus.

Dans d’autres établissements Mme Simonnot déplore des conditions d’hygiène indécentes.

Les Droits de L’Homme en prison c’est l’affaire de tous.

Dans de telles situations quel sens peut-on encore donner à la peine ?

La prison peut-elle encore remplir sa mission de réinsertion ?

Dans ce cas à quoi sert-elle ?

Il est urgent de repenser la prison avec celles et ceux qui, au quotidien, sont concernés : détenus, familles, victimes, avocats, magistrats, surveillants, autres intervenants pénitentiaires, le corps médical, les écrivains qui ont écrit sur la prison, les philosophes qui ont travaillé sur ce sujet… et nous aussi vous alertons sur cette abomination qu’est la prison.

Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l'expression de notre respectueuse considération.

 

 Le Conseil National du CRI réuni le 10 Avril 2022.

 

 

Dernières productions du Cri Dijon pour la campagne de prévention des violences sexuelles  
   
 
 
                                                                                                                        
 

 
 
 
Réaction à une émission sur la prostitution 


Bonjour à toutes et à tous les "Crieurs",
Florence Montreynaud nous a alerté car une émission sur la prostitution sur France Culture la mise en colère.
Et elle nous demande de réagir.
Sur le texte que j'ai envoyé je l'ai fait au nom du National, réagissez localement aussi je voulais faire un texte personnel mais par manque de temps j'ai répris celui de Florence.
Merci de relayer cette info dans vos réseau voilà les mails des personnes concernées:
sonia.kronlund@radiofrance.com; sandrine.treiner@radiofrance.com; sibyle.veil@radiofrance.com; et aussi la médiatrice de radio france

Le 3 février 2020.

A été diffusée sur France-Culture une émission des « Pieds sur terre » au sujet du Vénusia, un bordel de Genève. 


Une émission de plus dans cette série documentaire où la prostitution est systématiquement présentée comme un métier banal, et brandie en exemple d’une légalisation qui, chez nos voisins suisses ou allemands, a surtout profité aux proxénètes, promus au rang d’hommes d’affaires, et aux « clients » invités à se défouler en profitant de « forfaits tout compris » et de « happy hour ».


Nous nous étonnons que soient diffusées sans aucune mise en garde, sur une chaîne publique, de telles apologies de la prostitution. Ignorez-vous que les hommes payant, en Suisse ou en Allemagne, pour accéder au sexe de femmes mises à leur disposition, risquent une amende en France ?


N’avez-vous donc aucune conscience de la double domination, à la fois capitaliste et machiste, qui s’exerce dans les bordels ? Celle de l’argent et celle de ces hommes, les prostitueurs, auxquels on reconnaît le « droit » d’imposer un acte sexuel à une femme recrutée parmi les plus vulnérables, le plus souvent arrachée à son pays, à sa famille, par la misère et la précarité.


Subir des pénétrations à répétition, endurer les insultes, les humiliations, les agressions (toutes les enquêtes montrent que les « clients » sont les premiers auteurs des violences exercées contre les personnes prostituées), est-ce un travail ? Un travail comme un autre ? Si c’est un métier, allez-vous le proposer aux jeunes, filles et garçons, pour un stage ? Aux personnes au chômage ? 


A l’heure du mouvement #metoo, de la dénonciation par les femmes du harcèlement et des violences masculines, pensez-vous que le « consentement » arraché au moyen d’un billet est l’expression du désir et du plaisir de ces femmes ? 


En France, des années de débats et de réflexions ont permis de qualifier enfin la prostitution comme une violence contre les femmes. Depuis 2016, les personnes prostituées sont considérées comme des victimes à accompagner pour les aider à s’en sortir. Déjà 4 000 prostitueurs ont payé une amende ou assisté à un stage de sensibilisation, au même titre que les auteurs de violences conjugales.

Vous ne pouvez pas l’ignorer. 


Que des personnes enfermées dans cette voie sans issue qu’est la prostitution n’aient d’autre ressource que de la défendre ne devrait pas vous empêcher, en tant que journaliste, de prendre du recul. Comment pouvez-vous ignorer la parole des « survivantes » qui dénoncent de plus en plus, et dans le monde entier, les violences, les viols, le dégoût qu’elles ont subis dans ce ghetto dont elles ont eu tant de mal à s’extraire ? Survivantes qu’on n’entend jamais dans votre émission, et dont la parole est pourtant inséparable de la dénonciation de la domination sexuelle masculine. 



Les émissions des « Pieds sur terre » ou le tapis rouge déroulé à Emma Becker sur France-Culture donnent de la prostitution une image branchée et « moderne », très loin de la réalité vécue. 



La prostitution n’est pas un métier : c’est une violence.



Le mouvement National LE CRI abolitionniste de la prostitution et engagés contre le système prostitueur et pour l’égalité femmes-hommes.

Nous vous demandons d’adopter, au minimum, un regard plus critique sur une situation qui détruit des milliers de femmes et d’enfants chaque jour dans le monde.




A Toulouse le 19/02/2020,

Philippe Dupont

Président du Mouvement National LE CRI.







PROSTITUTION*


 
De : Haut Conseil à l'Egalité <haut.conseil.egalite@pm.gouv.fr>
À : lecri@netcourrier.com

COMMUNIQUE DE PRESSE du 1e FÉVRIER 2019

QPC Prostitution : le Haut Conseil à l’égalité salue la décision du Conseil constitutionnel

Le Conseil Constitutionnel a reconnu, ce jour, que la pénalisation de l’achat d’actes sexuels, prévue par la loi du 13 avril 2016 de lutte contre la prostitution, est conforme à la Constitution, à la suite d’une Question prioritaire de constitutionnalité (QPC). Ce faisant, le Conseil a définitivement garanti la pénalisation des acheteurs d’actes sexuels, premiers pourvoyeurs de la « demande ».

Cette décision pose un interdit clair de l’exploitation de la précarité, dont la prostitution est l’une des illustrations les plus violentes. Elle contribue à construire une société de l’égalité formelle et réelle entre les femmes et les hommes.
Le Haut Conseil à l'Egalité (HCE) est l'instance nationale consultative indépendante chargée de la protection des droits des femmes et de la promotion de l'égalité des sexes. Créé en 2013, le HCE est composé de 72 membres représentant la diversité des acteurs et actrices des politiques d'égalité femmes-hommes. Le HCE apporte son expertise aux pouvoirs publics et mobilise la société à partir de son travail de concertation, d'évaluation des politiques publiques, de formulation de recommandations, et d'animation du débat public.

 APPEL AUX  CANDIDAT(E)S    A L'ELECTION PRESIDENTIELLE


Le Mouvement National LE CRI vous interpelle, vous, candidat-e- à l’élection présidentielle :

Quelle place prennent dans votre programme ces questions de société qui nous préoccupent ?

Les femmes et les enfants sont les premières victimes des agressions sexuelles parce que ce sont les proies les plus faciles pour tous les prédateurs.
L’inceste est une de nos préoccupations ; c’est un acte destructeur pour celui qui le subit, difficile à comprendre pour celui qui ne connaît pas.

Les violences sexuelles que subissent en majorité des femmes et des enfants sous la domination masculine, la domination de l’argent, la banalisation du sexe tarifé,  la valorisation de la pornographie, la prostitution, la pédo-criminalité et la cybercriminalité, sont des atteintes au respect des êtres humains. En plus des traumatismes qu’ils laissent sur leurs victimes, tous ces phénomènes, véritables fléaux sociaux, représentent un coût important pour notre société.

Pour nous, l’industrie du sexe et tout ce qui rend des enfants et des adultes vulnérables  doivent être dénoncés et combattus.

 La loi du 13 avril 2016, visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées est l’aboutissement de la révolution féministe et humaniste. Il reste à allouer des moyens et un budget indispensables à sa réalisation.

D’autre part, le tout carcéral ne garantit pas la sécurité des citoyens et ne réduit pas le taux de récidive.
Nous demandons, pour l’Administration Pénitentiaire, des effectifs supplémentaires et des personnels réellement qualifiés.

Nous voulons un monde sans violence  et  libéré de tous les enfermements.

Nos réflexions sont le fruit d’un travail collectif qui depuis de nombreuses années nous a fait comprendre :
*que l’enfermement à tout prix n’est pas une solution et qu’il faut privilégier la prévention et les peines alternatives.
* que développer l’égalité filles-garçons et femmes-hommes nous semble un moyen privilégié. Malgré les textes, cette démarche fondamentale d’éducation tarde à se réaliser concrètement.

« Pour nous, la politique c'est permettre à chaque être humain de trouver sa place à part entière dans la société ».




 PROSTITUTION
Premier bilan  du HCE un an après l’adoption de la loi du 13 avril 2016:
 Communiqué de presse HCE:
http://haut-conseil-egalite.gouv.fr/violences-de-genre/actualites-69/article/un-an-apres-l-adoption-de-la-loi-1185


PROSTITUTION
LOI n° 2016-444 du 13 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées










Publication des Actes de la


RENCONTRE DES 22 ET 23 OCTOBRE 2016 SUR LE THEME :

« Pour un monde libéré des violences sexuelles 
et de tout enfermement »

Organisée par la FAI et LE CRI


        Pour accéder à la version numérique 
suivre le lien  Actes FAI CRI
                                                            

Journées Nationales Prison2016

Toulouse



NIORT








Colloque Cri FAI
 "Pour un monde libéré des violences sexuelles et de tout enfermement"






 

CAMPAGNE CONTRE LES VIOLENCES SEXUELLES


PROSTITUTION


Prostitution et Pénalisation du client

Voici des témoignages éclairant le débat:
30 témoignages directs de personnes prostituées:http://www.prostitutionetsociete.fr/temoignages/:
Voici un argumentaire proposé par le Mouvement Le Nid:




OPERATION DESINTOX !
Idées reçues, clichés, désinformation…
 La réponse des abolitionnistes du système prostitueur.
(version été 2013 – Grégoire Théry)


Vous refusez de prendre en compte le consentement de celles et ceux qui choisissent de se prostituer.

Votre projet de société est liberticide.

FAUX

Nos associations rencontrent et soutiennent tout au long de l'année des personnes qui restent dans la prostitution, et parfois même le revendiquent, particulièrement quand aucune alternative véritable ne leur est offerte. Mais l'addition de consentements individuels ne suffit pas à faire un projet de société progressiste. Surtout, si celui-ci vise à protéger les plus vulnérables.

Dans nos sociétés toujours inégalitaires certaines personnes consentent « librement » à travailler pour moins que le SMIC. Cela n'empêche pas la société de condamner légitimement non pas celui qui accepte de travailler pour moins que le SMIC mais bien tout employeur qui paierait un salarié, même consentant, moins que le SMIC.

D'autres consentent « librement » à se séparer d'un organe pour « mieux vivre » ou survivre. Cela n'empêche pas la société de condamner légitimement toute personne qui tenterait d'acheter un organe à autrui (et évidemment pas la personne qui en est réduite à se séparer d'un organe contre une rémunération).

CertainEs consentent à se prostituer ? Cela ne doit pas empêcher la société, non pas de pénaliser les personnes prostituées, mais bien d'interdire tout achat d'un acte sexuel.

Les théories libéralo-libertariennes et du tout marchand renvoient à la loi de la jungle au détriment du contrat social. Car sans loi, dans ces trois situations, ce seront toujours les plus vulnérables qui en seront réduits à accepter un salaire inférieur au SMIC, à se séparer d'un organe, ou à sacrifier leur intimité et leur sexualité pour vivre, mieux vivre ou survivre

La féministe Geneviève Fraisse rappelle très pertinemment que le spectre du consentement va de « adhérer à » jusque « se résigner à ». Autrement dit, le consentement ne vaut pas liberté et encore moins émancipation dans une société inégalitaire.


Abolir le système prostitueur, c'est une utopie ! FAUX

Abolir ne signifie pas éradiquer. L'abolition de l'esclavage n'a pas conduit à son éradication. Par contre, l'abolition a engagé l'Etat et toute la société aux côtés des esclaves et contre le système esclavagiste. L'abolition du système prostitueur, c'est un nouveau consensus social, un choix de société, une qualification de la violence prostitutionnellle qui permet ensuite et ENFIN d'adopter une série de mesures inscrites dans le cadre d'une politique globale et cohérente. Autrement dit l'abolition du système prostitueur n'est pas une finalité mais bien une première étape pour pouvoir enfin réellement agir auprès des personnes prostituées et contre ceux qui exploitent leur précarité et leurs vulnérabilités en leur imposant un acte sexuel par l'argent.


Vous voulez définir une bonne et une mauvaise sexualité.

Vous êtes des puritains.

Vous êtes des anti-sexe.

FAUX

Les abolitionnistes mènent un combat pour la libération sexuelle : une sexualité libérée de l'ordre moral mais aussi des rapports de domination et de l'emprise du marché. Payer pour obtenir un rapport sexuel revient à l'imposer par l'argent. Notre mobilisation abolitionniste et féministe s'inscrit dans la continuité du combat des femmes contre le droit de cuissage, le viol, le viol conjugal et le harcèlement sexuel. C'est à dire dans le combat contre la mise à disposition du corps des femmes au profit du « plaisir » masculin.

Nous revendiquons le droit à disposer de notre propre corps et non le droit à disposer du corps de l'autre contre un paiement. L'achat d'un acte sexuel est la négation même du désir de l'autre. Est-ce compatible avec une sexualité libérée ?


Vous voulez condamner les clients en plus des personnes prostituées.

Vous voulez interdire la prostitution

Abolition = prohibition

FAUX

La première exigence des abolitionnistes est de supprimer le délit de racolage et toute mesure répressive à l'encontre des personnes prostituées. Nous exigeons l'inversion de la charge pénale. Nous n'accepterons pas de loi qui interdirait l'achat d'un acte sexuel sans supprimer préalablement la répression à l'encontre des personnes prostituées et sans la mise en place de véritables alternatives y compris pour les personnes prostituées étrangères.

L’abolition n’a rien à voir avec l’interdiction ou la prohibition de la prostitution. En effet, l’interdiction ou la prohibition de la prostitution ne change rien à la société. Elle ne qualifie ni la violence, ni l’obstacle à l’égalité, ni l’atteinte à la dignité. Elle ne situe pas la responsabilité morale et pénale des clients prostitueurs car tous les acteurs sont condamnés au même titre. Elle ne permet ni politique de prévention, ni d’alternatives.

A l’inverse, l’abolition de la prostitution permet de qualifier et situer la violence de la prostitution. Elle permet d’expliquer ce qui, dans la prostitution, est incompatible avec un projet de société progressiste et d'engager des mesures en faveur de ses victimes et contre ses auteurs.


Le modèle suédois est un échec.

Pénaliser le client accroît la clandestinité et la vulnérabilité des personnes prostituéEs.

La pénalisation des clients accroît la mainmise des proxénètes sur les personnes prostituées.

FAUX

1- La pénalisation des clients prostitueurs est la meilleure garantie de protection des personnes qui resteront dans la prostitution.

On entend souvent dire que la pénalisation des clients rendrait la prostitution cachée et mettrait ainsi en danger les personnes prostituées. La prostitution risquerait notamment de passer de la rue à Internet, ou en appartement ou encore en salons de massage... Ce raisonnement ne tient pas la route. Car la prostitution n'a ni lieu « dans la rue » ni «sur  Internet ». « La rue » et « Internet » ne sont que des modalités d'entrée en contact du client avec la personne prostituée. L'acte prostitutionnel est lui TOUJOURS caché et la personne prostituée est donc TOUJOURS vulnérable. Les personnes que nous rencontrons nous le disent : au moment où elles montent dans la voiture du client, au moment où elles ouvrent la porte de leur appartement ou au moment où elles ouvrent la porte de la chambre de l'hôtel, elles se retrouvent toujours seules face au client, et potentiellement en danger. Or, dans ce face à face, lorsque le client sera déja en infraction par le simple fait d'avoir sollicité cet acte sexuel contre de l'argent, alors il lui sera beaucoup plus difficile d'imposer un acte sexuel sans préservatif ou d'imposer un acte sexuel que la personne refuse. Car la personne prostituée ne risquera aucune condamnation en situation de prostitution et que le client prostitueur pourra lui être dénoncé à tout moment. La pénalisation des clients permet donc de renforcer, en partie, la situation de la personne prostituée et de mettre fin à l'impunité dont abusent les clients prostitueurs pour imposer leur volonté au mépris des limites posées par les personnes prostituées.


2- « Prostitution cachée » ne signifie pas « prostituée vulnérable » dans un cadre institutionnel qui reconnaît et condamne la violence.

Le modèle suédois a supprimé la répression à l’encontre des personnes prostituées pour ne l’appliquer qu’aux clients prostitueurs et aux proxénètes. Les personnes prostituées bénéficient donc d’un statut de « personnes à protéger » car victimes d’un système de violence sexuelle.

Contrairement à la situation dans d’autres pays dont la France, les policiers, magistrats et travailleurs sociaux suédois sont formés à les soutenir, à écouter leur parole et recevoir leurs plaintes. Le cadre institutionnel, parce qu’il qualifie et condamne la violence prostitutionnelle, offre donc une garantie de protection à toute personne prostituée qui le désire.

En conséquence, la personne prostituée, qui demeure dans la prostitution et qui choisit de l’exercer de façon cachée pour permettre à ses clients de ne pas être condamnée, peut à tout moment se rapprocher des pouvoirs publics pour être soutenue. A l’inverse, les personnes prostituées « visibles » dans les bordels hollandais dont les proxénètes sont des entrepreneurs reconnus, ne peuvent que très difficilement s’extraire d’un système où elles sont présumées consentantes et où leurs proxénètes sont des employeurs comme les autres.


3- La pénalisation des clients demeure la meilleure arme pour lutter contre le proxénétisme dont la seule motivation est de gagner de l’argent

Les proxénètes ne recherchent pas le crime pour le crime, mais le crime pour l’argent. Attaquer la demande de prostitution a un effet immédiat sur les profits des proxénètes. Les écoutes téléphoniques de la police suédoise le montrent sans ambiguïté : les réseaux internationaux de proxénétisme se détournent de la Suède car l’investissement y est moins rentable que dans d’autres pays.


4- Qui peut nous faire croire qu’un Etat qui ne considère pas la prostitution comme une violence en soi va mettre en place de véritables alternatives à la prostitution et des mesures de protection pour les personnes prostituées ?

Si la prostitution est un métier comme un autre, si l’achat d’un acte sexuel n’est pas une violence, alors pourquoi proposer des alternatives à la prostitution et des mesures de protection pour les personnes prostituées ? L’interdiction de tout achat d’un acte sexuel n’est qu’une mesure parmi d’autres mais elle est indispensable car elle qualifie et situe la violence prostitutionnelle et donc légitime les politiques d’alternatives, de protection et de prévention.

Proposition de loi sur le système prostitutionnel.

Faire reculer la prostitution, mieux soutenir ses victimes !


1- Une atteinte à la dignité, une violence et un obstacle à l'égalité femmes-hommes.

La France est un pays abolitionniste. En ratifiant la Convention des Nations Unies du 2 décembre 1949, la France affirme que la prostitution est « incompatible avec la dignité et la valeur de la personne humaine ». Les parlementaires et le Gouvernement français ont rappelé que la prostitution constitue une violence faite aux femmes et un obstacle au principe constitutionnel d'égalité entre les femmes et les hommes[1]

La prostitution est d'abord un acte sexuel imposé par l'argent et l'abus de situations de vulnérabilité et de précarité. Elle s'inscrit dans une longue tradition patriarcale de mise à disposition du corps des femmes au profit de besoins masculins prétendument irrépressibles.


2- Les groupes vulnérables et discriminés sont toujours et partout sur-représentés dans la prostitution

Aujourd'hui comme hier, en France comme partout dans le monde, le système prostituionnel exploite toujours les plus vulnérables et les groupes les plus discriminés.  Dans les années 30, les victimes de la traite des êtres humains étaient par exemple des Bretonnes exploitées à Paris. En 2013, ce sont en écrasante majorité des personnes d'origine bulgare, roumaine, nigériane ou chinoise exploitée sur l'ensemble de notre territoire. De plus, partout dans le monde, les minorités ethniques et groupes discriminés sont sur-représentés dans la prostitution : femmes des plus basses castes en Inde, femmes autochtones au Canada, minorités Rom, femmes migrantes ou transsexuels en Europe.


3- Se donner enfin les moyens de faire reculer la prostitution tout en soutenant ses victimes !

Jusqu'à ce jour, notre pays a limité le développement du proxénétisme mais ne s'est pas donné les moyens nécessaires pour faire véritablement reculer cette atteinte à la dignité de la personne et protéger effectivement ces victimes. Pour la première une Proposition de loi globale  permet de répondre à ces deux objectifs.


A- Soutenir les victimes du système prostitutionnel

La proposition de loi perment pour la première fois de :

·         Mettre fin à la répression des victimes de la prostitution en abrogeant le délit de racolage.

Cette mesure indispensable à un meilleur accès au droit commun et aux parcours de sortie de la prostitution est aussi une mesure symbolique considérable. Sanctionné en France depuis 1939, le délit de racolage faisait peser la responsabilité d'une exploitation sur ces victimes. Notons à ce titre qu'entre 1946 et 1958, le racolage était plus lourdement sanctionné que le proxénétisme !

·         Mettre en place un accès à des parcours de sortie de la prostitution sur l'ensemble du territoire.

La proposition de loi crée un mécanisme d'accompagnement global des personnes prostituées, opérationnel au noveau départemental. Ce mécanisme « associations-services de l'Etat » sera doté d'un fonds propre dédié à la prévention de la prostitution et à l'accompagnement de ses victimes.

·         Assurer une protection et un soutien à toutes les victimes, y compris étrangères

La PPL permet la remise grâcieuse des dettes fiscales aux personnes s'inscrivant dans une démarche de sortie de la prostitution. Elle permet aussi de soutenir les vicitmes étrangères, même lorsqu'elles ne sont pas en mesure de dénoncer leurs réseaux, à condition qu'elles s'engagent formellement dans un parcours de sortie de la prostitution afin de garantir que les demandes de titres de séjour ne soient pas exploitées par les réseaux.


B- Faire reculer la prostitution

La fermeté de la législation française en matière de proxénétisme a permis de limiter le développement de la prostitution, du proxénétisme et de la traite des êtres humains sur notre territoire. La PPL va plus loin en donnant enfin à la France les moyens de faire reculer le système prostitutionnel :

·         La PPL permet de lutter contre les réseaux hébergeant leurs offres proxénètes dans les pays tiers afin d'échapper à al législation française.

·         La PPL généralise l'interdiction du recours à la prostitution d'autrui. Cette pénalisation de l'achat d'un acte sexuel permettra d'affirmer solennellement que nul n'est en droit d'exploiter la précarité et la vulnérabilité d'autrui pour lui imposer un acte sexuel par l'argent. En s'attaquant à la demande, elle dissuadera efficacement les réseaux proxénètes d'investir sur un territoire dont les législations seront moins favorables aux profits criminels. Enfin, elle protègera les personnes qui resteront dans la prostitution en leur offrant pour la première fois une moyen de dissuasion légale pour faire respecter leurs « conditions » face à des clients abuseurs.



[1]             Grande cause nationale 2010, Plan interministériel de lutte contre les violences faites aux femmes 2011-2013, Résolution de l'Assemblée nationale du 6 décembre 2011.
Campagne de prévention des violences sexuelles

Mouvement Le Cri Dijon







Délinquance sexuelle et société


 

Signez l’appel de Bruxelles ! Contact : pape@womenlobby.org

IL AURAIT SIGNÉ
…ET VOUS ?"ON DIT QUE L’ESCLAVAGE A DISPARU DE LA CIVILISATION EUROPÉENNE. C’EST UNE ERREUR. IL EXISTE TOUJOURS, MAIS IL NE PÈSE PLUS QUE SUR LA FEMME, ET IL S’APPELLE PROSTITUTION."Victor Hugo, 1862.APPEL DE BRUXELLES
Signez l’appel de Bruxelles ! Contact : pape@womenlobby.org
‘Ensemble pour une Europe libérée de la prostitution’
APPEL
DE BRUXELLES
La prostitution est une violence
• Une grande majorité des personnes prostituées a subi des violences, souvent sexuelles, avant d’entrer dans la prostitution.
• Une grande majorité des personnes prostituées subit des violences de toutes sortes dans le cadre de la prostitution (agressions physiques, verbales, sexuelles, psychologiques, etc.).
• La répétition d’actes sexuels non désirés, car imposés par l’argent, les inégalités et la précarité, constitue en soi une violence sexuelle.
La prostitution est une exploitation des inégalités
• La prostitution s’inscrit dans la longue tradition patriarcale de mise à disposition du corps des femmes au profit des hommes (droit de cuissage, viol, ‘devoir conjugal’...).
• La prostitution exploite toutes les formes d’inégalités : des hommes sur les femmes, des riches sur les pauvres, du Nord sur le Sud, des groupes majoritaires sur les minorités.
• En majorité, les personnes prostituées au sein de l’Union européenne sont issues de pays-tiers plus pauvres. Lorsqu’elles sont issues d’Etats membres de l’UE, on constate une surreprésentation des minorités ethniques.
La prostitution est Une atteinte à la dignité de la personne
• En plaçant le corps humain et la sexualité dans le champ du marché, la prostitution renforce l’objectification de toutes les femmes et de leur corps, et porte directement atteinte à l’intégrité physique et morale des personnes prostituées.
• La prostitution renforce la domination des hommes sur les femmes et notamment le sentiment de disponibilité et d’accessibilité du corps des femmes que l’on retrouve dans le viol, le harcèlement sexuel et les violences conjugales.
• La prostitution constitue un obstacle à une sexualité libre, respectueuse et égalitaire.
• La prostitution alimente et perpétue la traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle.
La prostitution est une violation des droitshumains
• La Convention des Nations Unies du 2 décembre 1949, adoptée par son Assemblée générale et ratifiée par 17 Etats membres de l’Union européenne, affirme dès son préambule que « la prostitution et le mal qui l’accompagne, à savoir la traite des êtres humains, sont incompatibles avec la dignité et la valeur de la personne humaine ».
• La Convention des Nations Unies de 1979 sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes demande aux Etats parties de prendre « toutes les mesures appropriées, y compris des dispositions législatives, pour réprimer, sous toutes leurs formes, le trafic des femmes et l’exploitation de la prostitution des femmes ».
• La prostitution est incompatible avec les articles 3 et 5 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme qui affirment que « tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne » et que « nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ».

Nous demandons aux Etats membres de l’Union européenne d’adopter des politiques garantiss ss ant :
• La suppression des mesures répressives à l’encontre des personnes prostituées ;
• La condamnation de toutes les formes de proxénétisme ;
• Le développement d’alternatives réelles et de programmes de sortie de la prostitution ;
• L’interdiction de tout achat d’un acte sexuel ;
• La mise en en place de politiques de prévention, d’éducation à l’égalité et à la sexualité ;
• Le développement de politiques de prévention dans les pays d’origine des personnes prostituées.
L’Union européenne et ses Etats membres doivent revoir totalement leur politique de lutte contre la traite des êtres humains qui n’a ni sens ni chance d’aboutir tant que l’impunité des proxénètes et des clients prostitueurs demeurera la règle.



COMMUNIQUÉ de PRESSE :

  Abolir toute forme d'esclavage dont celle qui conduit à la prostitution, a été au cœur des débats lors du Conseil National du Mouvement Le Cri.

 Réunis à Bordeaux, du 26 au 28 octobre 2012, les militants alertent les politiques sur la précarité galopante qui jette, sur les trottoirs et dans les prisons, les plus démunis de notre société.

 Le Cri fonde de grands espoirs sur les premières déclarations des ministres, Madame Najat Valaud Belkacem, Ministre des Droits des Femmes et Madame Christiane Taubira, Garde des Sceaux.
 

RÉSOLUTION de l’Assemblée Nationale

réaffirmant la position abolitionniste de la France
en matière de prostitution.

Vu l’article 16 du code civil, qui énonce que « la loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci » ;
Vu l’article 16-5 du même code, qui prévoit que « les conventions ayant pour effet de conférer une valeur patrimoniale au corps humain, à ses éléments ou à ses produits sont nulles » ; 
Vu le plan interministériel de lutte contre les violences faites aux femmes 2011-2013, qui considère la prostitution comme une forme de violence envers les femmes ;
Considérant que la non-patrimonialité du corps humain est l’un des principes cardinaux de notre droit et qu’il fait obstacle à ce que le corps humain soit considéré, en tant que tel, comme une source de profit ;
Considérant que les agressions sexuelles, physiques et psychologiques qui accompagnent le plus souvent la prostitution portent une atteinte particulièrement grave à l’intégrité du corps des personnes prostituées ;
Considérant que la prostitution est exercée essentiellement par des femmes et que les clients sont en quasi-totalité des hommes, contrevenant ainsi au principe d’égalité entre les sexes ;

1. Réaffirme la position abolitionniste de la France, dont l’objectif est, à terme, une société sans prostitution ;
2. Proclame que la notion de besoins sexuels irrépressibles renvoie à une conception archaïque de la sexualité qui ne saurait légitimer la prostitution, pas plus qu’elle ne justifie le viol ;
3. Estime que, compte tenu de la contrainte qui est le plus souvent à l’origine de l’entrée dans la prostitution, de la violence inhérente à cette activité et des dommages physiques et psychologiques qui en résultent, la prostitution ne saurait en aucun cas être assimilée à une activité professionnelle ;
4. Juge primordial que les politiques publiques offrent des alternatives crédibles à la prostitution et garantissent les droits fondamentaux des personnes prostituées ;
5. Souhaite que la lutte contre la traite des êtres humains et le proxénétisme constitue une véritable priorité, les personnes prostituées étant dans leur grande majorité victimes d’exploitation sexuelle ;
6. Estime que la prostitution ne pourra régresser que grâce à un changement progressif des mentalités et un patient travail de prévention, d’éducation et de responsabilisation des clients et de la société tout entière.
Délibéré en séance publique, à Paris, le 6 décembre 2011.
Le Président,
Signé : BERNARD ACCOYER


    
  
La Commission Prison du Cri interpelle à nouveau
                                les parlementaires                               9/12/11

            Réunie le 9 décembre 2011 à Marmande, la Commission Prison s'est inquiété des dispositions du projet de loi sur l'exécution des peines qui va être présenté au Parlement début 2012.
               La Commission Prison a donc décidé d'interpeller les pouvoirs publics en d'adressant un courrier aux parlementaires (députés et sénateurs) pour les inviter à interpeller le Garde des Sceaux. Voici le texte de cette lettre :
 

 
Monsieur le Député,


                                        Nous avions par un courrier en juin dernier attiré votre attention sur la situation préoccupante des prisons et les propositions de M. Ciotti.

                                                                           La Commission Prison du Mouvement National  Le Cri tient, à nouveau, à vous alerter sur les conséquences du projet de loi programmation relatif à l'exécution des peines qui vous sera bientôt présenté au Parlement : ces choix politiques nous apparaissent onéreux et contre-productifs car risquant d'aggraver la récidive.

                                    Créer de nouveaux établissements pénitentiaires pour "des condamnés à de courtes peines ne présentant pas de dangerosité particulière" nous semble une solution inadaptée. En effet, ces personnes ne présentant pas "de dangerosité particulière" est-il nécessaire de les incarcérer ? Cela va encore davantage les désocialiser, dégrader leurs liens familiaux, leur faire perdre leur travail, les déséquilibrer au plan psychique et les enfermer dans un "statut de délinquant" avec des risques accrus de récidive. Il nous semble préférable que ces condamnés considérés comme peu dangereux puissent purger leur peine en milieu ouvert avec un suivi.

                                    La création de ces nouveaux établissements pénitentiaires est aussi une solution coûteuse : plus de 3 milliards d'investissements auxquels s'ajouteront les frais de fonctionnement; rappelons qu'une journée de prison coûte 84 €, contre 27 € en placement extérieur et seulement 12 €  pour une journée de placement sous surveillance électronique selon le Ministère de la justice (PLF 2012 annexes budgétaires, présentation du PSE 15 juillet 2011).

                                    Des peines alternatives à la prison sont moins onéreuses, plus appropriées et bénéfiques à la fois pour les personnes condamnées et pour la société : recourir davantage au sursis avec mise à l'épreuve, au travail d'intérêt général (davantage d'associations et de collectivités pourraient s'y impliquer) et aux aménagements de peine (au lieu de les réduire comme le projet le prévoit pour des personnes condamnées à 2 ans de prison) : semi-liberté, chantiers extérieurs, placement sous surveillance électronique, libération conditionnelle ; ces mesures limitent le nombre de récidives et ainsi protègent mieux la société.
                         Cela nécessite de renforcer les moyens des Services d'Application des Peines, des Services Pénitentiaires d'Insertion et de Probation et de la Protection Judiciaire de la Jeunesse pour qu'ils puissent effectuer un suivi effectif et de meilleure qualité auprès des personnes en milieu ouvert, mais cela coûtera moins cher que les nouvelles prisons.
                        Arrêtons ce choix illusoire de la sur-utilisation de la prison comme moyen systématique de sanction pénale: c'est à la fois inefficace, destructeur et coûteux.

                                      Nous vous demandons, en tant que parlementaire, de vous faire l'écho de nos préoccupations et de combattre ces propositions inadaptées.
                   
                                    Vous remerciant de l'attention que vous voudrez bien porter à notre courrier, nous vous prions d’agréer, Madame la Députée , l’expression de notre considération distinguée.


                                          
LE CRI S’IMPLIQUE DANS LES JOURNEES NATIONALES PRISON AVEC SES PARTENAIRES                             10/11/11


DIJON : le collectif DIJON PRISON regroupant ACAT, AMNESTY INTERNATIONAL, ANVP, Accueil Magenta, Auxilia, CIMADE, Courrier de Bovet, CSF (confédération syndicale des familles), Croix Rouge française, GENEPI, Itinéraires singuliers, LDH, Mission locale, Mouvement LE CRI (Farapej), Relais Enfants Parents Bourgogne, Secours catholique, UD-CFDT, organise, sur le thème « La liberté d’expression des détenus et de leurs familles »
- mercredi 23 novembre 11, soirée débat « Quel sens donner à la peine, à l’enfermement ? Quelles alternatives à l’incarcération ? »à SAULIEU avec projection du film « Surveillante en prison, le contre champ des barreaux , d’Hélène TRIGUEROS, tourné à la MA de DIJON.
Elles ont quatre. Leur profession de surveillante en prison n’est pas de celles qui font rêver. Elles travaillent dans les quartiers hommes et femmes de la MA de DIJON, située au coeur de la ville. Elles sortent de l’ombre pour témoigner de leur quotidien, de leur fonction, de leurs rapports avec les détenus, de la Justice.
-Exposition de peintures sur soie et de peintures réalisées par des femmes de
la maison d’arrêt de DIJON toute la semaine
Contact : le CRI DIJON 03 80 30 85 29


- TOULOUSE : un GLCP, regroupant ACAT, ANVP, Auxilia, Courrier de Bovet, Le
Cri, GENEPI, LDH, l’Oustal, le Passage, Roqueclaire, Secours catholique, organise sur le
thème de « Prison : entreprise d’insertion ?»
- lundi 21 novembre 11 à l’amphi Mestre de l’Université de TOULOUSE 1
CAPITOLE (l’Arsenal) à 18h30, soirée débat « Prison : entreprise d’insertion ?» animée
par le GENEPI
- mardi 22 novembre 11, à MURET -Agora PEYRAMONT 32 ch. Pradette, à
20h15, projection du film « La rage et le rêve des condamnés » de JP. KRIEF, suivie d’un
débat.
- jeudi 24 novembre 11 à la librairie Renaissance 1 allée Marc St SAENS à
TOULOUSE, à 18h30, Regards sur la prison, avec Arthur FRAYER, auteur de « Dans la,
peau d’un maton ».
Contact : 05 61 30 28 18

NIORT 

Soirée débat « Prison : entreprise d’insertion ? » : le travail et les activités en détention

Le Jeudi 1er Décembre 2011 de 18 h à 20 h CENTRE DUGUESCLIN AMPHI N°3 BAT C NIORT

Organisé par l'Aire, l’ANVP, le Cri 79, l’Entraide protestante, le Secours catholique

 Présentation d’extraits d'un webdocumentaire de l'Express sur le travail en prison "Les ouvriers de l'ombre" puis débat animé par Michel MASSE  Professeur de Droit à Poitiers avec la participation de
Stéphane PIERON, Enseignant à la Maison d’arrêt, Lionel NEAU Agent référent du Travail à la Maison d’arrêt de Niort, J-M LADOUCEUR association Kontrat – Dixion animateur d'un Atelier d’écriture en prison et d'un représentant du SPIP des Deux-Sèvres. Le témoignage d'un détenu sur son travail sera lu par sa visiteuse.
Contact : Le Cri 79    05 49 75 63 32





Délinquance sexuelle et société


2010-2013 : 2ème CAMPAGNE DE PREVENTION
ET ACCOMPAGNEMENT THERAPEUTIQUE 


Constat
 
Le Mouvement Le Cri, engagé depuis 1970 dans la prévention de la prostitution, constate que de nombreuses personnes prostituées ont été victimes, dans leur enfance ou leur adolescence, de viols ou d'agressions sexuelles graves.

Habitués des prétoires de Cour d' Assises, les militants découvrent au fil des ans que les affaires de violences sexuelles sur mineur(e)s sont de plus en plus nombreuses. Si les victimes sont de mieux en mieux reconnues, écoutées, défendues et accompagnées -ce qui n'est que justice- les auteurs de ces actes, souvent sévèrement condamnés, subissent des mois et des années de prison sans qu'un travail thérapeutique soit entrepris, laissant ainsi des risques élevés de récidive. Jusqu'à la Loi du 18 Juin 1998, sur le suivi socio-judiciaire, la société en restait aux seules condamnations pénales.

Objectifs

Face à ce constat, dès 1995, le Mouvement Le Cri décide d'axer ses réflexions et son engagement en direction des auteurs potentiels ou réels avec deux objectifs :
- favoriser la prise de conscience qu'on ne peut disposer du corps ou de la sexualité d'un enfant ou d'un adolescent par quelque moyen que ce soit - autorité, argent, chantage, contrainte…- et quel que soit le lien de parenté qu'on a avec cet enfant ou cet adolescent ;
- inciter à la création de structures thérapeutiques spécifiques pour éviter le passage à l'acte qu'il y ait eu ou non condamnation pénale

Mise en oeuvre

1 - Recherche de partenaires institutionnels ou associatifs pour mener des actions de sensibilisation de l'opinion publique et de prévention;

2 - Identification des expériences éventuelles, menées en France ou en Europe, sur la prise en charge des délinquants sexuels;

3 - Incitation des pouvoirs publics pour que la prévention et les soins soient organisés dans la durée et non ponctuellement après un événement dramatique. Privilégier une action durable plutôt que réagir à l'émotion suscitée par un fait divers.


Actions locales

1 - Nouvelle série d'affiches et «cart'com» pour le lancement de cette 2ème campagne de prévention des violences sexuelles (période 2010-2015) sur le thème «UN ENFANT N'EST JAMAIS UN PARTENAIRE SEXUEL ». Affiches réalisées par le GRETA de Beaune et diffusées notamment dans les salles d'attentes (médecins, kinésithérapeutes, dentistes), les agences de voyages, les pharmacies...

2 - Diffusion d'affiches, dans les collèges de Côte d'Or, pour sensibiliser les adolescents à une sexualité responsable et positive.

3 - Articles dans les bulletins municipaux et départementaux comme dans la presse locale.

Le Cri 72, rue Berbisey - 21000 Dijon. Tél-fax 03 80 30 85 29.



                                            


         


La Commission Prison du Cri interpelle les parlementaires
                                                                                                                                  9/06/11
            Réunie le 9 juin 2011 à Marmande, la Commission Prison a fait le point sur la situation dans les établissements pénitentiaires des sections représentées à la rencontre. Nous avons constaté une augmentation du nombre de détenus entraînant une dégradation les conditions de vie en prison ; nous nous sommes aussi inquiétés d’ un certain nombre de propositions du député Eric Ciotti.
               La Commission Prison a donc décidé d'interpeller les pouvoirs publics en d'adressant un courrier aux parlementaires (députés et sénateurs) pour les sensibiliser à ces problèmes et les inviter à interpeller le Garde des Sceaux. Voici le texte de cette lettre :

Monsieur le Député,





                                        Nous nous permettons d'attirer votre attention sur la situation préoccupante des prisons et les propositions de M. Ciotti.



                                       La Commission Prison du Mouvement National  Le Cri s'inquiète de l'augmentation du nombre de détenus depuis janvier 2011 (+6,8 % en quatre mois). Cela entraîne la dégradation des conditions de vie, une aggravation de la promiscuité, des tensions et des violences dans les prisons. Nous vous demandons d'interpeller le Garde des sceaux à ce sujet.



                                      La Commission a aussi pris connaissance d'un certain nombre de propositions du député Eric Ciotti :

                     L'augmentation des peines alternatives, la diversification des lieux et des régimes de détention en fonction du degré de dangerosité nous semblent aller dans le bon sens.

                     Par contre d’autres propositions nous inquiètent :

                     M. Ciotti veut limiter les aménagements de peine aux personnes condamnées à 1 an de prison en correctionnelle (contre 2 actuellement). Cela risque d'aggraver la récidive en multipliant les "sorties sèches". Il est par contre reconnu que la libération conditionnelle est un moyen efficace de lutte contre la récidive, la personne libérée étant accompagnée pendant un certain temps dans sa réinsertion. Cela suppose des moyens accrus en personnel  éducatif au SPIP et à la PJJ (mineurs).

                    Restreindre les réductions de peine c’est enlever une part d'espoir aux détenus ; cela va accroître la violence sous toutes ses formes au sein des établissements pénitentiaires et rendre la tâche du personnel de surveillance encore plus difficile.

                    Transférer une bonne partie des attributions du Juge d'application des peines au Parquet c'est réduire encore l'indépendance du pouvoir judiciaire.

                     Bon nombre de propositions de M. Ciotti apparaissent donc comme une régression par rapport à l'esprit de la Loi pénitentiaire de 2009, plus axée sur la réinsertion.

                     Pour le Mouvement le Cri, la prévention et la réinsertion restent la priorité et le meilleur moyen de protéger la société.

                    Nous vous demandons, en tant que parlementaire de vous faire l'écho de nos préoccupations et de combattre ces propositions inadaptées.

                   

                                    Vous remerciant de l'attention que vous voudrez bien porter à notre courrier, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Député , l’expression de notre considération distinguée.


              Déjà plusieurs parlementaires ont répondu ; par exemple dans les Deux-Sèvres, 5 sur 6  (majorité et opposition) ont réagi positivement, intervenant directement auprès du Garde des Sceaux comme M. Morisset (député UMP). Mme Gaillard, (députée socialiste), l’a également interpellé par une question écrite reprenant notre lettre presque mot pour mot. A suivre dans les autres départements...
              Notre initiative ne semble pas avoir été vaine…





Prostitution, BASTA YA, ça suffit
TOUS et TOUTES au PERTHUS,
Le samedi 26 novembre à 11 heures

Féministes, nous dénonçons :
Clients,
Trafiquants,
Proxénètes,
Prostitueurs,
Ces hommes qui piègent des femmes, des adolescent(e)s, des enfants,
les déplacent, parfois les vendent et les utilisent comme OBJETS SEXUELS.
Féministes, nous disons :
Non à la pénalisation des personnes qui se prostituent
Non à une sexualité masculine dominatrice
Non à la liberté d'agir de ceux qui exploitent, vendent ou achètent des femmes,
souvent parmi les plus pauvres, pour les mettre à l'étalage de leurs revues,
de leurs écrans, des trottoirs, des clubs ou des hôtels-bordels
Non à l'énorme trafic d'être humains
Non à tous ceux qui ramassent les bénéfices juteux du système prostitutionnel et de
l'industrie du sexe, deuxième chiffre d'affaire du monde.
Féministes, nous affirmons :
NON LA PROSTITUTION N'EST PAS LE PLUS VIEUX METIER DU MONDE,
ELLE CAMOUFLE SEULEMENT LE CRIME PREMIER : LE VIOL DES FEMMES
LIBERONS NOS CORPS, NOS SEXUALITES,
CONSTRUISONS D'AUTRES IMAGINAIRES,
LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES DOIVENT CESSER !
La Marche Mondiale des Femmes 31,
Le Collectif Midi-Pyrénées pour les Droits des femmes,
Le CRI 31
La Marche Mondiale des Femmes 09
Contact : Maison des associations, 05 62 14 06 02